Charles HERSHKOWITZ, Psychiatre
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Les Neurones miroir

Découverts en 1994 par Giacomo Rizzolatti chez des singes macaques et ensuite dans le cerveau humain, ces neurones seraient à la base de nos capacités d’imitation, de certains types d’apprentissage et – ce qui nous intéresse le plus dans la psychothérapie --, d’empathie.

Dans la TRI, nous œuvrons à l’augmentation de l’empathie. En effet, nous estimons qu’un couple ne pourra améliorer réellement la qualité de sa vie, que grâce à l'empathie. Donc ces neurones nous intéressent au plus haut point.

Ci-dessous, je résume une partie des recherches en Neurosciences à leur sujet.

1)      Notions de base : Les neurones miroirs fonctionnent quand nous observons une action d’autrui. Dès lors, de façon souvent subconsciente, nous nous sentons « dans le coup » de cette action, et des sensations, sentiments et émotions que l'autre ressent au cours de son action. Certaines personnes ont ce fonctionnement beaucoup plus que d'autres.
Bon nombre de neurones miroirs se situent dans le cortex pré-moteur lequel règle entre autres la parole, le mouvement et l´intention d´agir. Comme ces neurones miroirs sont donc très proches des neurones moteurs, les zones du cerveau qui initient un mouvement peuvent facilement commencer à s´activer pendant que nous observons quelqu´un faire ce même mouvement. Quand nous imaginons à l´avance une action, telle une conférence que nous allons donner ou un swing de golf, les mêmes neurones miroirs s´activent dans le cortex pré-moteur que si nous avions prononcé ces paroles de la conférence ou exécuté ce swing sur le terrain de golf.
Simuler une action est, pour le cerveau, pareil à le faire – sauf que l´exécution finale est bloquée. Une portion de la pattern d´activation neuronale dans notre cerveau mime celle se produisant chez l´autre, ce qui nous permet de participer dans les actions de l´autre comme si nous les exécutions nous-mêmes.

2)      Exemples :

a) J’observe l’autre qui se saisit d’une pomme et la porte vers sa bouche ; les mêmes neurones moteurs s’activent chez moi que chez l’autre (sans que je bouge).

b) Je vois l’autre piqué par une aiguille ; les mêmes neurones s’allument chez moi que lorsque j’anticipe moi-même la douleur d’être piqué.

3)      Le cerveau humain abrite de nombreux systèmes de neurones miroirs, non seulement pour mimer des actions mais aussi pour lire des intentions, pour extraire les implications sociales de ce que quelqu´un fait, et pour lire des émotions.

Les neurones miroirs rendent contagieux les états émotionnels, nous aidant à nous synchroniser à l´autre et suivre ce qui se passe pour lui. Nous « ressentons » l´autre : ses sentiments, mouvements, sensations, émotions au fur et à mesure que ces sentiments, etc., de l’autre agissent  à l´intérieur de notre propre cerveau.

4)      Codification de l’intention d’autrui. Les neurones miroirs permettent d’anticiper l’action d’autrui grâce au contexte.
Un singe peut, au moyen de ces neurones, "deviner" l’intention de quelqu’un avant que l’action ne soit terminée. Ils sont spécialises dans les buts des personnes/autres êtres observés, et non dans les mouvements requis pour arriver à ces buts.
On trouve une même activation du cortex prémoteur, en fMRI (Imagerie de Résonnance Magnétique fonctionnelle), si la personne écoute des phrases décrivant une série de mouvements vers un but, que si la personne observe ces mêmes mouvements.

5)      L’autisme : comporte des difficultés majeures pour saisir et comprendre les intentions d’autrui et la signification de leurs actions et expressions émotionnelles. Chez des personnes normales, il y a facilitation des muscles de leur mains (détectée par la mesure des PE (potentiels évoqués) si elles observent les mains d’autrui en train d’effectuer une action. Chez les autistes, les potentiels évoqués montrent une absence de cette facilitation. Il y aura donc une difficulté d’imitation sociale. Cette difficulté est plus grande que chez les attardés mentaux.

On constate également un déficit dans la connectivité fonctionnelle entre diverses régions du système des neurones miroirs
(ex.: entre les régions frontales et pariétales). De par ce déficit, l’information arrivera nettement plus lentement au bout de la chaine des régions cérébrales qu’elle doit traverser, ou encore les neurones miroirs ne vont pas bien se synchroniser entre les régions – d’où une mauvaise imitation, ou une imitation mécanique sans compréhension.

Enfin, l’autisme montre une minceur anormale de la substance grise au niveau des régions du système des neurones miroirs et d’autres régions impliquées dans la reconnaissance et l’imitation des expressions faciales.

6)      La schizophrénie :
  
a) schizophrènes à symptômes négatifs (affect plat, etc.) : défaut de résonnance émotionnelle aux émotions négatives manifestées sur le visage d’autrui, déterminé par un manque dans le système des neurones miroirs préfrontaux.

b) schizophrènes à symptômes positifs (délires, hallucinations, idées d’influence, etc.) : on trouve quelques anomalies qui suggèrent une contribution des neurones miroirs à de tels symptômes, mais ces résultats ne sont pas encore convaincants.

 

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