La Thérapie des couples « IMAGO »
expliquée par le Dr Charles Herskowitz, Imago-thérapeute
I. Un peu de mon
passé.
Américain né à New-York, j´y ai d'abord commencé une carrière
scientifique, puis en Belgique où je suis venu vivre, j’ai
terminé une Licence en Sciences Physiques à l’ULB en 1969. J’ai
arrêté la physique en 1970 et j´ai fait les études de médecine
(diplômé ULB, 1980) avec l’intention de faire de la psychiatrie
et surtout de la psychothérapie. Enfin je suis devenu Psychiatre
en 1987.
Quant à la psychothérapie, j’ai suivi depuis 1981 diverses
formations ; la dernière en EMDR.
Depuis 2002, pour pouvoir mieux travailler avec des couples j’ai
suivi une formation en Thérapie Relationnelle Imago (TRI), créée
aux Etats-Unis dans les années ´80 par Harville HENDRIX, Ph. D.
C’est une méthode bien connue là-bas, ainsi que dans quelques
pays européens : Suisse, Autriche, Danemark, Suède. Seul le
premier livre de Hendrix, de 1988, est traduit en français : «
Le couple : mode d´emploi », éditions Imago, Paris, 2008.
L´association de thérapeutes Imago compte environ 2000
thérapeutes certifiés ; j´ai été certifié en 2007.
Depuis que je suis Psychiatre, en plus de ma pratique privée,
j’ai travaillé à temps partiel 6 années au Service de santé
mentale du Service Social Juif (St. Gilles), 8 années dans les
Prisons de St-Gilles et de Forest et enfin 10 années avec le
Collectif Femmes Battues de Bruxelles (rue Blanche à St. Gilles)
où j´ai développé des consultations spécifiques pour les «
hommes violents ».
II. Mon présent
Actuellement, j’ai centré mon activité sur la consultation
privée, en français et en anglais, à Woluwé St. Lambert. Les
thérapies de couple y occupent à peu près la moitié du temps; le
plus souvent j’y travaille en collaboration avec mon épouse,
Doris HAUFLER, psychothérapeute autrichienne parlant aussi le
français et l´anglais et également formée en TRI.
J´anime de temps à autre, assisté par Doris, une Journée pour
couples. 5 ou 6 couples y partagent certaines expériences,
à partir desquelles Doris et moi faisons des exposés théoriques
afin de leur donner une nouvelle grille de compréhension des
difficultés vécues.
Nous animons aussi, tous les 3-4 mois depuis 3 années, un stage
intensif en week-end pour singles (y compris des personnes
vivant en couple mais venant seules).
Ces stages, appelés « Atelier des relations proches »,
réunissent 6 à 8 participant(e)s. Ceux-ci oeuvrent d´une part à
mieux saisir comment leurs blessures d´enfance ont influencé
leur choix de partenaires et leur façon de contribuer aux dégâts
dans les relations, et à acquérir des outils de
communication affective pouvant améliorer leur fonctionnement en
couple, ou dans d´autre relations proches, telle entre enfant
et parent.
III. Comment ça se passe pratiquement en Imago-thérapie
Il n´est pas nécessaire que les deux partenaires aient au
préalable des objectifs communs pour commencer cette thérapie.
Des changements concrets dans ce qui se vit maintenant sont
visés. On parle du passé uniquement quand cela peut aider à
débloquer quelque chose qui est coincé dans le présent.
Les séances durent 90 minutes. L´intervalle entre séances est de
2 ou 3 semaines. A la première séance l´anamnèse est faite
(plaintes, sentiments pénibles, tout ce qui dysfonctionne, …)
comme dans n´importe quelle thérapie de couple ; on fait aussi
parler un peu chacun de son passé. A la deuxième, on leur
enseigne l´outil de communication central de cette méthode : le
Dialogue intentionnel. En effet, lorsqu´une difficulté typique
apparaît a chaud entre eux, nous leur apprenons à utiliser cet
outil pour en parler. La plupart de la deuxième séance passe à
ceci. Si le couple a pu relativement bien accomplir cette tache
en séance, nous leur suggérons le « homework » consistant à
faire chez eux un
Dialogue intentionnel sur un autre sujet leur posant
problème, en leur donnant des consignes détaillées.
La « trousse à outils » Imago contient toute une série d´autres
outils au-delà du D.i. de base. Ce sont toutes des procédures où
un partenaire aide l`autre (et ensuite vice-versa) d´une manière
bien déterminée que nous coachons. Tous ces outils sont
structurés pour assurer un très bon niveau de sécurité – pour
qu´il y ait très peu de risque d´aller plus mal qu´avant, de
régresser de manière chaotique, de décompenser.
Sur quelles situations travaillent-ils ? Quelques exemples :
(a) sur les non-dits dans les relations avec un parent quand on
était enfant ;
(b) sur les états de colère intense ;
(c) sur le pardon du partenaire suite à une forte dispute;
(d) sur les adieux à se dire quand le couple va se séparer.
III.bis Le Dialogue intentionnel dans la thérapie IMAGO
Le Dialogue intentionnel est un outil important de la thérapie
IMAGO. Il est lui-même constitué de 3 outils de base utilisés
dans la thérapie : le miroitement, la validation et l'expression
de l'empathie. Les partenaires sont assis face à face dans la
plupart des cas. A partir de la deuxième séance, on coache un
des partenaires (désigné Récepteur) à « miroiter » verbalement,
de façon très précise, une série de phrases de l´autre désigné
Emetteur). L´Emetteur développe à sa propre manière un sujet
difficile de leur relation. Une fois le miroitement correctement
fait sur une tranche suffisante du matériel dit par l’Emetteur,
on coache le Récepteur à exprimer a l’Emetteur de la
«validation» et puis de l´ « empathie» envers ce que ce dernier
a exprime. On permute ensuite les fonctions d´Emetteur et de
Récepteur et on aide le nouveau Récepteur a poser la même série
d´actions sur les dits du nouvel Emetteur.
L’ensemble de ces 3 opérations, effectuées dans une direction et
puis dans l´autre, s´appelle «Dialogue intentionnel».
Le D.i. est certes artificiel, mais il a l’avantage d’éliminer
les critiques pendant un temps, d’augmenter la compréhension de
l’Emetteur par le Récepteur, et de donner un apaisant goût
d’empathie aux partenaires habitués aux luttes égocentriques.
Aussi, il amène les partenaires à coopérer dans une tache
commune. Enfin, le D.i., quand il est fait de bonne foi, tend a
créer une résonance limbique entre les deux cerveaux ; de
nombreux partenaires enlisés dans des tensions chroniques qui
les ont fort éloignés l’un de l’autre, se sentent proches et en
paix après un D.i.
IV. Les bases théoriques de l´Imago-thérapie
HENDRIX a réuni plusieurs courants psychologiques et les a
appliqué aux couples :
a) la psychologie développementale avec son démarquage de stades
finement différenciés entre la naissance et l´adolescence;
b) la thérapie cognitive avec sa manière typiquement fort
structurée d´intervenir ;
c) les neurosciences avec leur accent sur l´apport des parties
différentes du cerveau ;
d) la psychanalyse pour son accent sur l´inconscient, les
défenses de caractère et les conduites de répétition.
Son premier livre, publié en 1988, intitulé « Getting the love
you want » présente cette synthèse et contient une longue
Appendice expliquant comment mettre concrètement en pratique
entre partenaires, sans thérapeute, ses idées d´un travail
proactif et structuré au sein du couple. La traduction française
: « Le couple : mode d’emploi, Paris, 2008 ».
Hendrix a publié en ´95 un court article de synthèse qui a été
traduit en français comme « L´amour et le couple ». (Je peux
fournir ce texte de 10 pages.) Il y développe la manière dont
les plus grandes difficultés du couple viennent de la manière
dont certains traits des parents de ces deux personnes, quand
ils étaient enfants, se sont imprimés dans l’ « imago » de
chacun (d’où le nom de la méthode), et déterminent longtemps
après le choix du partenaire affectif. Ce choix amènera chaque
partenaire à douloureusement revivre avec l´autre les mêmes
sortes de problématiques qui sont restées irrésolues avec ses
parents.
V. Etapes d’une Imago-thérapie réussie
La première étape, d’environ 6 à 8 séances, comporte la
présentation par le couple de ce qu’ils vivent de difficile et
l’application des outils à leur communication à ce sujet ; ils
apprennent ces outils et leur maniement pratique, et engrangent
déjà des moments d’empathie et de résonance limbique en séance.
La souffrance diminue, les partenaires se parlent d’une manière
un peu plus respectueuse (même s’ils ne font pas de homework !),
les crises graves se font plus rares.
Quand un couple continue au-delà de cette première étape, la
deuxième étape typique (durant 4 à 6 séances) consiste en la
découverte de plus en plus fine des aspects méconnus de son
partenaire, avec le défi d´accepter peu à peu ceux-ci au lieu de
les maintenir exclus. Pendant cette étape, les outils de base,
ainsi que quelques-uns plus avancés, sont peaufinés en séance.
Le couple parvient à utiliser les outils, sans tiers, certaines
fois qu’un orage ménace.
La troisième étape : On voit venir une grande capacité de
résolution de problèmes fondée sur une coopération poussée.
Certains « ennuis » qui se produisent deviennent des occasions à
apprendre du neuf a propos de soi et de son partenaire. Leur
créativité augmente face aux situations adverses. Pendant cette
étape, chaque partenaire peut être de plus en plus totalement
soi-même, y compris en montrant plus ouvertement des aspects «
négatifs » de sa personnalité, sans craindre le rejet. Un climat
d’acceptation s’installe.
Dr. Charles HERSHKOWITZ
1200 Bruxelles
doc-hershkoNB@hotmail.com,
0497/168.138
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